La Route de la Mort en Bolivie

December 2006 modifié dans Archives (Général)
Aimeriez vous aller faire une ride en moto sur cette route ?

La route de la mort est située dans le Sud de la Bolivie entre La Paz et Coroico dans les Andes boliviennes, c'est une des routes les plus dangereuses du monde car elle n'a aucun revêtement et pas la moindre barrière de sécurité. À certains endroits, son étroit ruban découpé sur le flanc de montagnes à paroi quasi verticale ne fait qu’à peine 10pi. de largeur. Le précipice, absolument fatal en cas de chute, n'est donc jamais très loin. Les amateurs d’adrénaline doivent rester concentrés pendant près de 4h30, car en plus, elle glisse de temps en temps à cause de la boue. Les véhicules basculant dans le vide y sont légions.

Elle est bordée par un abîme de plus de 3,280pi. de profondeur qui plonge vers une jungle dense. Elle démarre haut dans les neiges éternelles des sommets andins, à La Cumbre, serpente dans une végétation verte prise dans la brume, avant de descendre dans la forêt amazonienne, chaude et humide, jusqu'à la somnolente Coroico. Elle est devenue l’une des activités de tourisme extrême les plus prisées là-bas. En 2005 on y comptait 412 morts au total alors qu’en 2006 le nombre a diminué à seulement 387 !

Pour environ une bonne trentaine d’autobus qui font le trajet quotidiennement dans un sens ou l’autre, il en tombe en moyenne 26 par an. Le long du chemin, des croix en bois plantées dans le sol de part en part rappelle tristement le lieu des points de chute depuis la mise en service de la route, sans doute une façon de rappeler aux conducteurs qu'ils ne sont pas sur une route de campagne. Et dire que certains camions roulent la nuit... Cet endroit est très fréquenté par les touristes, qui eux ne sont pas obligés d’y être, mais imaginez les pauvres paysans locaux, qui eux, gagnent leur pain en empruntant quotidiennement cette route pour faire du transport, légèrement angoissant !

Réponses

  • Ce sujet est discuté depuis quelques jours déjà, en notre forum, partie custom, sur cette discussion-ci:

    http://www.motodirect.net/forum/viewtopic.php?t=7543

    8)
    ...
    On repeuple un pays exactement comme on reboise une forêt. Ça prend 20 ans. Après, le premier imbécile venu y met le feu, on ramène le compteur à zéro et les affaires reprennent.
    (Greg)
  • Chichille,

    J’ai voulu aborder un tout autre angle, qui concerne moins la moto. Je tenais plutôt a aborder les volets historique, humain et géographique de cette étonnante région, ce qui est très différent, c’est pourquoi j’ai pensé que la rubrique ‘’Café du coin’’ était plus appropriée ! :wink:
  • Tu as bien raison.

    J'y étais, en Bolivie, il y a quelques années, déjà. Et j'y retournerais bien, tellement ce pays est différent d'ici: un autre monde, totalement différent!

    Je ne penses pas être passé sur cette route spécifique; mais la majorité des routes que j'ai vu, tant en Pérou qu'en Bolivie, pourraient figurer sur ces photos sans aucune peine.

    Les fameuses croix blanches... J'avais aussi vu ça en Portugal, sur des routes du même genre, quoiqu'en meilleur état.

    Dans les années '80, plusieurs intervenants internationaux arguaient qu'un moindre investissement sur les réseaux routiers de ces pays andins seraient beaucoup plus efficace que toutes ces luttes contre les cultures de la coca. C'est que... la feuille de coca est le seul produit agricole qui résiste à de telles conditions de transport. Mais, peine perdue: la lutte à la culture de la coca est 1000 fois plus rentable sur l'électorat des USA que l'aide apportée au réseau routier d'un tiers pays.

    Et les problèmes ne font qu'empirer...

    Aujourd'hui, les camions ont grossis, les subventions à la lutte aux cultures ont grossis, les cultures ont grossis, les chiffres ont grossis, la répression contre les paysans a grossi, mais les routes... leur état pitoyable a aussi grossi...

    Si l'on dotait ces pays, ces régions, ces vallées montagneuses de réseaux routiers adéquats, la majorité des paysans pourraient faire autre chose que la feuille de coca: leur produit se rendrait enfin au marché citadin en bon état. L'alternative réelle du marché agricole ferait baisser par elle-même cette production de la feuille de coca.

    Mais aller donc essayer d'expliquer ça à des responsables politiques qui ne comprennent qu'uniquement le fait de construire des routes en-dehors des USA... Pire: une production agricole améliorée dans ces pays menacerait d'autant l'agriculture des USA!!!

    Et vogue la galère des subventions au combat à la culture des feuilles de coca... Ça fait des années, des années, plusieurs mandats présidentiels des USA, que ça dure...

    Ce pays, la Bolivie, vient de se doter d'un président totalement inattendu et étonnant, Evo Morales, un nouveau champion de la gauche politique. Pour ce pays, c'est un changement historique. Tous les observateurs sont impatients de voir ce que cela donnera, si la Bolivie sortira enfin de son marasme.

    Ah, souvenirs, souvenirs, espoir ...

    8)
    ...
    On repeuple un pays exactement comme on reboise une forêt. Ça prend 20 ans. Après, le premier imbécile venu y met le feu, on ramène le compteur à zéro et les affaires reprennent.
    (Greg)
  • Tu négocies ou dewors !! :wink:

    Le peuple bolivien est un très bon peuple et il y a peut-être une lueur d’espoir. La Bolivie possède la deuxième plus grande réserve de gaz naturel en Amérique du sud, après le Venezuela. Le gouvernement d’Evo Morales, a entreprit le 1er mai dernier, pour la première fois de son histoire, de nationaliser les gisements d'hydrocarbures, en promulguant une loi qui restitue à l'Etat la propriété des ressources en hydrocarbures et le contrôle sur les opérations des entreprises énergétiques étrangères, contraignant ainsi ces compagnies à renégocier leurs contrats à la baisse sous peine de devoir quitter le pays.

    Parmi les sociétés concernées, Total (France), Repsol (Espagne), Petrobras (Brésil), British Petroleum (Grande-Bretagne) et Vintage (Etats-Unis) ont ainsi signé de nouveaux contrats dans lesquels la part de l'Etat sera d'environ 80% et la leur de 20%, cette large part du gâteau leur est grandement dû depuis des décennies. :D

    Pour planifier les investissements que ces firmes comptent à l'avenir réaliser en Bolivie, le président bolivien a contresigné les 44 nouveaux contrats totalement légalisés et conformes à la Constitution fin octobre avec les compagnies étrangères et ils furent approuvés fin novembre par les deux chambres du Parlement bolivien. Ces accords permettront au gouvernement bolivien de partager avec le peuple, une part importante des profits générés par les entreprises étrangères en Bolivie. :wink:
  • Le gouvernement bolivien a avalisé cette nouvelle loi dimanche le 3 décembre. Cela fait de la Bolivie le 3ième pays latin à nationaliser son industrie pétrolière, après Cuba et Vénézuela. Il y en a eu d'autres aussi, auparavant, mais qui sont tous redevenu en mode investisseurs étrangers par la suite.

    À noter dans les derniers développemnts latins: le Nicaragua qui vient de se redonner Daniel Ortegua comme président, lequel s'annonce comme très près des idées bolivariennes de Chavez et Morales; l'Équateur, qui vient tout juste de se donner un nouveau président, Rafael Correa, un ami personnel de Hugo Chavez. Et les négotiations qui viennent de débuter entre le président du Brésil, Lula, et du Vénézuela, Chavez, pour rapprocher le plus possible les industries pétrolières des deux pays.

    Depuis ce matin, se tient à Cochabamba, Bolivie, un sommet qui risque fort d'être historique, réunissant tous les présidents ci-avant cités, ainsi que le péruvien Alan Garcia et la présidente chilienne Michelle Bachelet. Les objectifs avoués de ce sommet sont la refonte des cadres commerciaux, sociaux et financiers du continent andin. Et comme si ce sommet n'était pas déjà suffisamment chargé, le gouvernement bolivien organise aussi, dans la même ville, un sommet parallèle avec des responsables de tous ces pays en mouvements communautaires, ONG, syndicats et autres, afin de tenter une première collaboration pan-nationale andine de toutes ces organisations, avec objectifs avoué pour améliorer le sort des paysans et des travailleurs.

    Chavez et Moralez prennent de plus en plus de place sur l'échiquier politique andin. Ce qui est étonnant chez l'un et chez l'autre, c'est que ces deux personnages semblent comme surgis de nulle part: Chavez est fils d'instituteur de province et Morales, pire encore, est fils d'un mineur. Ils ne sont pas issus de l'élite de leur pays, ce qui est nouveau pour ces deux pays. Chavez est métis, donc moitié indien (autochtone? amérindien? à votre choix... :) ) et Morales est pleinement Aymara. Chavez est le premier président sud-américain d'ascendance indienne et Morales est le tout premier indien à devenir président de son pays.

    Tous les présidents présents à Cochabamba sont en début de leur mandat de 4 ans. Nul doute qu'avec des objectifs communs, ils tenteront de se supporter ensemble afin de faire leur mandat et de favoriser l'avancée vers ces objectifs. Moralès et Chavez s'activent à fond de train pour mettre en place l'ALBA, le grand projet de Chavez, ce grand marché commun, version andine de l'ALENA. Les enjeux sont énormes, à commencer par une véritable reconstruction du pays à faire dans la plupart des cas.

    C'est un esprit tout nouveau qui flotte sur l'Amérique Latine. Et tous espèrent que cette fois, c'est la bonne.

    Superbe de beau cas à suivre, ce président de la Bolivie, Evo Morales.

    8)
    ...
    On repeuple un pays exactement comme on reboise une forêt. Ça prend 20 ans. Après, le premier imbécile venu y met le feu, on ramène le compteur à zéro et les affaires reprennent.
    (Greg)

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