La SAAQ économise 100 millions !!!!

May 2007 modifié dans Archives (Général)
En confiant à des cliniques privées plutôt qu'aux hôpitaux publics le soin de traiter certains accidentés de la route, la Société de l'assurance automobile du Québec a réduit pour la première fois de son histoire la durée moyenne des indemnités qu'elle verse aux victimes.

Cette mesure, combinée à d'autres efforts visant à remettre les accidentés au travail plus rapidement, a permis des économies d'environ 100 millions lors du dernier exercice financier, a indiqué le PDG de la SAAQ, John Harbour, en entrevue à La Presse.

«Supposons que nous devons indemniser une personne qui se remet d'une fracture ouverte. Dans le système public, il y a des délais minimums d'attente. Si ce délai est de huit mois et que je peux faire soigner la personne la semaine prochaine au privé, je vais sauver sept mois de paiements d'indemnités», a affirmé le PDG.

Dans d'autres cas, la Société préfère le secteur privé au public pour éviter que l'état de santé des accidentés se détériore dans l'attente d'un traitement. «Ça a été le cas pour le premier bénéficiaire dont j'ai autorisé le traitement au privé. On évaluait ses séquelles à 5%; ça risquait d'atteindre 10% ou 15% si on attendait une place dans le public. Pour un assureur, ça représente des coûts énormes. Le calcul mathématique se fait facilement», a ajouté M. Harbour.

La SAAQ n'a pas été en mesure de dire à La Presse combien de personnes ont bénéficié de cette façon de faire. Chose certaine, selon M. Harbour, nul ne s'en plaint. «C'est même très apprécié», a-t-il assuré.

Une personne, 15 réclamations

En poste depuis 2005, M. Harbour a affirmé avoir réalisé des «gains aussi appréciables» en vérifiant scrupuleusement les dossiers de réclamations multiples.

Ces «réclamations multiples» - lorsque la même personne fait plus d'une demande d'indemnités - représentent des dépenses d'environ 100 millions de dollars par année pour la SAAQ. «Selon nos actuaires, ça devrait plutôt être de l'ordre de 10 ou 15 millions», a indiqué M. Harbour.

«Nous avons donc commencé à mettre côte à côte tous les dossiers de gens qui ont fait plus d'une réclamation à la SAAQ et avons vite trouvé des cas de fraude assez importants. Par exemple, nous avons trouvé une famille qui en était rendue à 46 réclamations pour blessures corporelles. C'étaient toujours des accidents différents, sans témoin, qui s'étaient déroulés dans des petits chemins isolés», a illustré M. Harbour. L'équipe d'une demi-douzaine d'inspecteurs a aussi trouvé le cas d'une personne qui a fait 15 réclamations pour blessures corporelles en quelques années. «Quinze accidents avec blessures corporelles, c'est statistiquement impossible. Les probabilités pour que ça arrive sont de l'ordre d'une demie sur 100 à la puissance 30», a indiqué le PDG.

«Nous avons changé d'attitude. Maintenant, dès que nous avons une réclamation, nous regardons si la personne en a déjà fait une autre, et nous regardons s'il y a des preuves tangibles d'accident. C'est un travail d'assureur qu'on avait délaissé un peu», a reconnu M. Harbour.

Marasme malgré de bons résultats

Les économies générées par ces mesures, combinées au gel des dépenses et à une bonne performance des actifs de la SAAQ sur les marchés financiers, ont permis au Fonds d'assurance automobile du Québec de terminer l'année 2006 avec un surplus de 333 millions. Les déficits des dernières années placent cependant la Société devant un gouffre anticipé de 1,1 milliard de dollars d'ici à 2011.

Pour y faire face, la SAAQ compte renflouer ses coffres de quelque 500 millions, notamment grâce à la hausse du prix des permis de conduire, qui apportera 300 millions en argent frais à partir de 2008.

La Société espère aussi réaliser des économies annuelles de 130 millions en ramenant le bilan routier à ce qu'il était en 2001 (610 victimes, comparativement à 717 en 2006). «Nous allons tout faire pour rendre la population mal à l'aise avec ce bilan. Nous allons continuer avec des campagnes de publicité agressives, qui sont presque de la téléréalité», a indiqué M. Harbour.

«Nous mettrons aussi en valeur les avantages liés au respect des limites de vitesse. Rouler moins vite, ça veut dire moins de morts, mais ça représente aussi une économie de 2 à 3 milliards de litres d'essence.»

La SAAQ compte également sur un meilleur contrôle routier, particulièrement sur les routes secondaires où la limite est fixée à 90 km/h, où se produisent les accidents de la route les plus catastrophiques.

Réponses

  • Quoi :shock: ce Harbourg viend tout juste de s'appercevoir qu'il y a des fraudes :wink: WoW :!: tout un gestionnaire ce bonshomme :lol: :lol:
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