C'est fait! 6A apprenti conducteur obtenu!!!

Eh oui, j'ai réussi mon test MOST mardi dernier! Ça s'est très bien passé!

Je suis hyper content bien évidement. Et j'ai donc écrit ce message, très long je vous l'accorde, pour vous décrire mon compte-rendu sur le processus d'obtention d'un permis de conduite de moto, jusqu'à maintenant du moins. Je me suis dit que cela pourrait être utile pour ceux qui se demanderaient comment ça se passe lors des cours, à quoi s'attendre, etc.

Alors, voici donc mon expérience :

D'abord, un peu sur moi :
J'ai 33 ans. Avant mes cours, aucune expérience de conduite d'une moto, mise à part une heure, sur la moto de mon oncle dans un grand stationnement, la semaine avant mon premier cours pratique avec l'école de conduite. Aucune expérience non plus en conduite d'auto manuelle. Je partais de loin comme vous pouvez vous en douter, mais je me disais que je n'étais certainement pas le premier dans cette situation!

Cours théorique :
Je m'inscris à l'école de conduite Bouvier de Sorel. Mon cours s'est déroulé en deux jours, deux périodes de 4h30. Le livre "Conduire une moto" m'a été fourni. Le cours est très simple et facile : l'instructeur nous lis les passages importants du livre, les choses que nous devrions retenir pour l'examen écrit de la SAAQ. Tout ça dans une ambiance bien relaxe et amicale. Absolument rien de stressant ici!

Examen théorique :
Bien préparé par l'enseignement de mon instructeur, j'étais en pleine confiance. 32 questions avec choix de réponses, ça ne peut pas être si difficile! Je réussis l'examen haut la main. Une seule erreur. Des questions parfois un peu embêtantes, dans le genre "messemble que toutes les réponses sont bonnes, laquelle choisir!?" Mais somme toute, un examen très facile que tout le monde réussira avec un minimum de préparation. Je suis sorti avec mon 6R.

Cours pratique :
Mes cours consistaient à 5 périodes de 4 heures (16 heures sur le stationnement et 4 heures sur la route). Les instructeurs sont très sympathiques, pas blasés du tout. Ils m'ont mis en confiance tout de suite.

Premier cours :
On pourrait appeler ça initiation à la moto. D'abord, tout le monde se présente et fait connaissance. C'est l'fun de parler à tant de gens de différents âges, de différentes expériences. Après une brève explication sur les diverses parties des motos, j'enfourche la moto qui m'est désignée par l'instructeur. Je me sens exactement comme lors de mon premier cours de conduite d'automobile, des années plus tôt : ouf, je vais rouler pour de vrai là! hahaha Mais ce petit feeling passe très vite. Les premiers exercices sont constitués d'arrêts et de départs, question de bien maîtriser la clutch. Quelques accélérations, quelques freinages. Rien de bien stressant ou difficile dans ce premier cours.

Je dois admettre que la petite heure de conduite avec la moto de mon oncle la semaine précédente m'a beaucoup aidé et mis en confiance pour ces exercices. Si j'avais un conseil à donner aux gens qui envisagent de suivre des cours, mais qui comme moi n'ont jamais conduit de moto auparavant, demander à quelqu'un d'aimable de bien vous faire ce petit plaisir. Juste une heure c'est amplement suffisant, question de faire disparaître le stress du premier contact et toute l'appréhension que quelqu'un pourrait avoir. Comme ça, vous pourrez vous concentrer davantage sur les techniques lors des cours plutôt que de gérer un stress additionnel, bien que j'admets que ce dernier va passer très, très vite!

Deuxième cours :
Les mêmes exercices que dans le premier cours, mais en moins de temps. Les instructeurs nous ayant avisés la veille que ce deuxième cours était pour être un peu plus exigeant, qu'il fallait laisser notre ego un peu de côté et accepter que certains exercices allaient nous demander plus d'efforts, plus de contrôle sur nous même, savoir gérer notre stress.

Et ce fut exactement le cas. Tout d'abord, des exercices d'acrobaties pour se réchauffer! Eh oui, ça, je ne m'en attendais pas du tout! Conduire une moto avec assis de travers les deux jambes du même côté, à l'arabesque avec une jambe tendue vers l'arrière ou à genoux sur le siège! Rien de compliqué, mais je fus tout de même surpris, mais très amusé par tout ça!

Ensuite, le sérieux des cours commence. Les virages de départs serrés. Pour le bénéfice de ceux qui ne le savent pas encore, la moto est arrêtée, et nous devons avancer dans un couloir de cônes qui tourne à gauche ou à droite, à un angle de 90 degrés, tout ça à basse vitesse. Je dois admettre que j'ai eu beaucoup de difficultés avec ces exercices. Assez pour me dire durant la journée que peut-être que la moto ce n'était pas pour moi. Mais, pas de panique, il faut savoir gérer le stress! Ensuite, des exercices de contre-braquage, qui consistait à dévier par la gauche ou par la droite un obstacle, qui dans mon cas était nos instructeurs! héhéhé Pas nerveux ceux-là en tout cas! Tout ça s'est bien passé contrairement à l'exercice précédent, pour ma part en tout cas Seul petit problème que j'avais, c'est que j'avais la fâcheuse manie de relâcher l'accélérateur lors de la manoeuvre, ce qui me faisait parfois rater le contre-braquage. Et pour finir la journée, l'exercice des cercles, qui consiste a faire rouler la moto et la garder dans un couloir constitué de deux lignes. La clef ici est le contrôle de la vitesse, chose qui m'a donné du fil à retordre. Mais bon, je ne peux pas penser réussir tout du premier coup non plus, que je me suis dit. Je me reprendrais demain voilà tout.

Troisième cours :
Toujours les acrobaties pour se réchauffer un peu. On nous fait pratiquer cette fois-ci le freinage d'urgence en ligne droite et en courbe. Personnellement, je n'ai eu aucun problème avec ces deux exercices. Nous faisons rouler la moto a une vitesse de 20-25 km/h, et arrivé a un certain point sur la tracé, l'instructeur nous faisait signe d'arrêter, tout simplement. Arrêt de précision. Ça aussi c'est très facile. Rouler entre deux lignes, dans une courbe et arrêter la moto pour que la roue avant soit positionnée dans une zone délimitée. Je crois que tout le monde au début à la tendance d'arrêter légèrement un peu trop avant, mais une fois ce stade passé, il est difficile de manquer cet exercice. Le dernier exercice de la journée, l'accélération en courbe. Tout ce dont il s'agit c'est d'arriver dans une courbe à une vitesse constante, de prendre le tracé optimal pour la courbe et au bon moment accélérer. Au début ce fut un peu laborieux, étant très timide sur l'accélérateur, mais quelques essais plus tard, tout rentra dans l'ordre!

Quatrième cours :
Ce dernier cours de pratique est entièrement consacré aux exercices tels qu'ils sont lors de l'examen en circuit fermé (MOST) de la SAAQ. Étant donné que mes cours se déroulaient à St-Hyacinthe, ont avait la chance de pouvoir se pratiquer directement sur le terrain de la SAAQ, avec les vraies lignes et tout. Un plus selon moi! De la façon que tout s'est déroulé, nous avons fait dans l'ordre, tous les conducteurs un après l'autre, les exercices, soit : Départ en courbe, arrêt de précision, accélération en courbe, freinage d'urgence en ligne droite, contre-braquage, freinage d'urgence en courbe et pour finir, les cercles.

À la fin de la journée, nous repassions ces exercices, un par un et d'un bout à l'autre, et l'instructeur agissait exactement comme l'examinateur de la SAAQ le ferait. Je n'étais pas nerveux du tout, même si je savais que ce n'était par le vrai test. Sur une notre parfait de 78/78, j'ai perdu 8 points seulement : 5 points car je suis sorti des lignes lors du 1er exercice, 3 points car j'ai oublié de faire mes angles-morts à la fin de l'un de mes exercices (ceux au départs sont facile à ne pas oublier, mais ah qu'il est parfois facile de les oublier à la fin, juste avant le prochain exercice!).

Bien que tout s'est relativement bien déroulé, je savais que mes "bêtes noires" allaient pour être le premier et dernier exercices, ceux dont j'avais plus de difficultés. Je commençais a envisager un cours de pratique supplémentaire.

Cinquième cours :
4 heures de conduite sur la route! Oh, quelle superbe expérience! Ça s'est déroulé entre 17 h et 21 h. On a tout d'abord commencé a rouler dans le stationnement, question de se pratiquer un peu, et ensuite et bien c'était dans le trafic! Des petites rues de quartiers tranquilles, des boulevards, des autoroutes, tout ça parsemé de quelques arrêts, dont un pour casser la croûte tous ensemble et un autre pour faire le plein d'essence des motos.

Durant ces arrêts, j'en ai profité pour changer de moto a quelque reprises, car je me demandais si je ne voulais pas un custom ou une routière sportive comme "vraie" moto, après les cours. j'ai toujours aimé les deux styles, sans jamais pouvoir, jusqu'a maintenant, comparer le style de conduite. Dans les pratiques, je me sentais très confortable sur les motos que j'ai essayées : Boulevard S40, Suzuki GS500, Marauder 250, Shadow 750 VLX. Mais pour voir le vrai test, du moins une idée, c'était d'essayer une GS500, routière sportive et la Shadow VLX, un custom. Je voulais vivre le style de conduite, la position, comment était le confort. Mes impressions personnelles : je fus tout de suite très à l'aise sur la GS500. Par contre, bien que j'adore tout autant la position de conduite du Shadow VLX, j'ai eu un peu mal au dos durant l'heure de conduite que j'ai pu faire avec cette dernière.

Avant ce 4 heures de route, je me disais que si je ne réussissais pas mon examen en circuit fermé du premier coup, que ça ne serait pas grave, que je me reprendrais l'an prochain, tout simplement. Mais après avoir roulé pendant 4 heures en moto, je me suis dit : oh oui, je DOIS réussir mon examen cette année! Je suis certains que tous ceux d'entre nous qui ont passés par là s'accorderont pour dire que c'est une expérience inoubliable, un moment clé des cours pratiques de conduite. Disons qu'une belle expérience comme ça, ça m'a mis encore plus en confiance pour l'examen

L'examen en circuit fermé (MOST) :
Voilà, j'y suis enfin (le fameux moment où je dois traverser la rivière, pour ceux qui m'ont lu précédemment!). Je n'ai finalement pas pris de cours supplémentaire de pratique. Lors des 4 heures de route, mon instructeur m'a simplement dis d'arriver de bonne heure la journée de mon examen, et que j'aurais la possibilité de m'exercer a ma guise. Mon rendez-vous était à 10h20. Je suis arrivé sur le terrain à 8h15, croyant que les fonctionnaires de la SAAQ débutaient à 9h! Erreur! J'ai tout juste eu le temps de pratiquer une fois mes exercices (j'ai manqué encore une fois mon virage de départ en courbe serré, définitivement, c'est ma bête noire!).

Donc, tout le monde se rend aux bureaux de la SAAQ juste à côté, et je parle avec d'autres gens qui eux aussi sont là pour la même raison que moi. Nous discutons tous de la manière dont nous croyons que ça va se dérouler, de nos forces de nos faiblesses, etc. Une belle ambiance ça aussi et l'attente n'est pas trop longue de cette façon. Je ne suis toujours pas nerveux. Bon, juste un brin, un minuscule stress normal, le fait de passer un examen tout simplement. À ce moment, tout était clair dans ma tête : je savais que j'allais réussir. Je savais que si je perdais des points, c'était pour être lors du premier et dernier exercice. Étant donnée ma difficulté avec le virage de départ en courbe, je me suis dit qu'il serait fortement possible que je le manque, et de ne pas m'en faire avec celui-là et me concenter a bien faire pour tous les autres exercices que je réussissais avec aisance.

En attendant, les personnes qui passaient leur examen dans le premier groupe revenaient un à un. Certains avec le sourire fendu d'une oreille à l'autre, d'autres avec la mine basse. Après avoir discuté avec certains d'entre eux, la raison principale de ceux qui ont échoué était le stress, purement et simplement. Il faut savoir gérer le stress, que l'instructeur nous disait.

10h20 : c'est le moment! Nous nous rendons tous sur le terrain. Sur mon groupe de 10, je suis le 6e. L'examinateur de la SAAQ est un type très sympa. Il nous met en confiance, est calme, nous réexplique tous les exercices, nous demande si nous avons des questions. Il n'est définitivement pas le stéréotype du l'examinateur fendant aux lunettes fumées dont j'ai parfois entendu parler. En plus, cet examinateur fait aussi les examens en circuit routier. Il connaît donc davantage les motos et tout ce que ça implique. Je suis tombé sur un très bon examinateur je crois!

Mon instructeur des cours pratique est sur place, je jase donc avec lui tout en regardant comme lui les élèves faire leur examen. J'écoute ses commentaires et prends des notes mentales, même si tout ce qu'il raconte, il nous l'a dit 100 fois dans les cours. Je pouvais voir la fierté dans ses yeux quand l'un de ses élèves réussissait ses manoeuvres et son examen. Et le contraire quand ça n'allait pas bien pour certains d'entre eux. Dans mon groupe, parmi les 5 premiers avants moi, trois n'ont pas réussis. Un taux anormalement élevé, aux dires de mon instructeur. Deux élèves qui ont perdu trop de points, et une autre élève qui a échappé sa moto en se rendant au départ du 2e exercice. Je n'ai vu que les yeux de l'élève que par l'ouverture de son full face, mais l'expression de ces derniers en disaient long... Son erreur : elle a tenté de prendre la position de départ de son 2e exercice, mais n'a pas cru bon de prendre l'espace nécessaire pour bien se positionner. Résultat, elle s'est aperçue que sa position n'était pas correcte, a tenter de corriger le tout... et paf, est tombée. J'endendais mon instructeur, qui était toujours a mes côtés me dire : combien de fois je vous ai dit que vous aviez tout le stationnement en entier pour reprendre la position optimale de départ, de pas se gêner de prendre toute cette espace à votre disposition... mais bon il n'était pas son instructeur à elle... peut-être que les autres écoles de conduite n'insistaient pas sur ce point...

Et arriva mon tour. Toujours aucun stress notable de ma part, même si je sais que j'ai bien de la difficulté avec mon premier et dernier exercice. Je me suis dit concentre toi sur chaque exercice, prends le temps qu'il faut. Respire bien. Ne perds pas de points inutilement (angles morts et arrêt de précision, c'est trop facile, il ne faut pas perdre de points pour ça!).

Je positionne donc la moto, et au signal de l'examinateur je me lance. Je suis concentré, je suis dans ma bulle. Il n'y a que la moto, le circuit et moi!

Exercice #1 : je me lance dans le courbe, je tourne... et je réussis comme si j'avais fait ça tout ma vie! En accélérant dans la courbe, j'ai un immense sourire de satisfaction! Ça part bien! Je prends tout le stationnement pour repositionner. Pas question de faire tomber la moto, non merci!

Exercice #2 : aucun problème ici! Avant le freinage final, je me suis rappellé qu'il fallait que je ne freine pas trop d'avance et j'ai réussi!

Exercise #3 : aucun problème ici non plus. Je me suis juste rapeller avant de commencer de ne pas oublier d'accélérer, énergiquement lors de ma sortie de courbe.

Exercise #4 : oups, la petite lumière rouge me disant que je devais faire mon freinage d'urgence n'a pas allumé! Mon examinateur me dit que je roulais légèrement en dessous de 20 km/h. Pas grave. Aucun point de perdu, l'examinateur me demande de recommencer. Là, exactement à ce moment, j'entends dans ma tête ce que mon instructeur nous a répété maintes fois quand ce genre d'erreur arrivait : NE PAS refaire l'exercice en compensant et en roulant trop vite! Ce que j'ai donc mis en pratique, et j'ai réussi!

Exercice #5 : ayant fraîchement en tête la ferme intention de ne pas répéter l'erreur de ne pas rouler assez vite, je réussis ce test sans problème. Wow, je me suis dit que ça va bien jusqu'a maintenant!

Exercice #6 : lui aussi s'est très bien passé. J'ai par contre perdu 2 points, car ma distance de freinage a été légèrement trop longue et maintenant que j'y repense, je crois que j'ai oublié d'utiliser mon frein arrière!

Exercice #7 et #8 : un sans faute! Quelques problèmes encore a maintenir une vitesse constante, mais je me reprenais bien alors je ne suis donc jamais sorti des lignes!

Je me repositionne à côté de l'examinateur, sachant trop bien que j'avais réussi mon examen! Il me donne mon papier et m'indique de retourner aux bureaux de la SAAQ pour obtenir mon permis d'apprenti conducteur.

Juste avant de faire ça, je vais voir mon instructeur pour lui faire part des résultats. Sur le coup, il a cru que j'avais fait un parcours parfait. Il est surpris, mais très fier de mon résultat. Je retourne donc à la SAAQ, prends possession de mon permis, et je retourne jaser un peu avec mon instructeur. Je le remercie pour les cours offerts et de la qualité exceptionnelle de leur enseignement. Je ne peux pas parler des autres écoles de conduite, ni de leurs instructeurs, mais je crois sincèrement que j'ai eu la chance d'avoir les meilleurs.

Je termine donc en remerciant l'école Jasmil de St-Hyacinthe, les instructeurs Gaétan et particulièrement Vincent, aka "Vince", pour leur talent et la qualité exceptionnelle d'enseignement. Les gars, vous savez ce que vous faites et vous aimer ça, ça paraît!

Je remercie aussi tous ceux qui m'ont écrit sur ces forums, m'encourageant tout au long du processus. Vous êtes une bonne gang, et j'ai bien hâte de vous rencontrer!

À bientôt!

- Éric